Beginners


Beginners avait attiré ma curiosité de par la présence d'Ewan McGregor dans une comédie et de par la présence de Mélanie Laurent dans un rôle anglophone. Que reste-il après la séance ? Et bien, sans être la comédie romantique (qui n'en est pas forcément une d'ailleurs) de l'année, Beginners est un film rempli de charme fourmillant de plusieurs idées à la fois fantaisistes et singulières.

Beginners se démarque de la moyenne grâce à son traitement visuel et artistique. Le scénario, pas vraiment original, est élevé par la mise en scène et sublimé par la poésie qui se dégage de certaines séquences. Ce parti-pris artistique permet au film d'aller au-delà de l'académisme de son histoire et par conséquent, certaines scènes a priori banales expriment alors une douce mélancolie, étonnamment et paradoxalement joyeuse.


Le ton du film est donné dès les premières minutes où Oliver, le personnage d'Ewan McGregor, nous rappelle en tant que narrateur les périodes les plus marquantes de son enfance, pour la plupart liées à son père, tout juste décédé. On assiste donc dès le début à la dépression d'Oliver, d'où ce ton mélancolique qui s'en dégage. Une mélancolie pas larmoyante mais assez réaliste et forte pour susciter l'adhésion. Mais cette adhésion aurait été de courte durée si le film s'était cantonné à raconter la dépression d'Oliver. Ce qu'il, fort heureusement, ne fait pas. Le réalisateur décide alors d'y insuffler toute son imagination et amène ce qui aurait pu être une banale histoire dramatique de plus vers une œuvre terriblement atypique et joyeuse.

En effet, passé cette introduction quelque peu triste, le film démarre véritablement et les premières fantaisies font leur apparition. Le meilleur exemple est celui d'Arthur le chien, qui parle et donne des conseils à son maître dépressif (avec des sous-titres bien entendu). Cela peut paraître anodin mais l'idée d'intégrer le chien comme un personnage à part entière apporte encore plus de charme à l'ensemble. Mais surtout, surtout, le film prend son envol lorsque Oliver fait la rencontre d'Anna.


Si je m'attarde sur Anna, c'est parce que son personnage a évidemment un rôle essentiel dans l'évolution d'Oliver. Si leur duo fonctionne si bien, c'est parce qu'Anna et son style en léger décalage viennent contrebalancer le mal-être d'Oliver et lui permettre de retrouver goût à la vie, à l'amour. A ce titre, leur première rencontre lors d'une soirée est une merveille d'inventivité et de poésie.
Dans ce rôle, Mélanie Laurent n'a jamais été aussi juste, aussi convaincante et aussi craquante que depuis "Je vais bien, ne t'en fais pas". Elle apporte toute cette légèreté, cette joie de vivre qui nous emballe, nous spectateurs, et nous fait tomber amoureux de leur couple, symbole d'un amour véritable et pudique. Autrement dit, un enchantement !

Le film parvient à nous enthousiasmer par sa légèreté, sa délicatesse quant au traitement de l'amour. Un peu comme si le film voulait représenter la vie dans toute sa complexité et surtout dans toute sa simplicité. Parce que oui parfois, la vie c'est aussi simple qu'un baiser ou qu'un geste d'affection à son père en guise de déclaration d'amour.
La vie est un perpétuel recommencement où nous sommes tous des débutants qui apprennent ou qui réapprennent à vivre.

Beginners exploite à merveille toute cette thématique, autant avec humour qu'avec mélancolie, et ça c'est signe de réussite. Peut-être pas un chef d’œuvre, mais assurément un très beau film qui ne manquera pas de vous émouvoir.




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