Colombiana




Parler d'une production Besson est toujours plus ou moins délicat. En effet, les derniers films sortis de la maison EuropaCorp alternent tous entre le pas terrible (Le Transporteur 3) ou le très mauvais (Banlieue 13 Ultimatum). A ce jour, Taken, incroyable film d'action bourrin, reste la seule exception à la règle.
Et voilà que Colombiana pointe le bout de son nez, une nouvelle production qui laissait aussi présager d'un film d'action moyen : scénario vu, revu et rerevu, Olivier Megaton à la réalisation (tout sauf un argument quand on sait qu'il est responsable du pitoyable Transporteur 3) et comme une odeur de recyclage des autres productions Besson.
A l'arrivée, Colombiana se révèle bien plus supportable que prévu mais ne brille pas pour autant. La sensation qui s'en dégage est que la même chose a déjà été faite et en beaucoup mieux. Cependant et curieusement, le film reste tout à fait regardable pour peu que l'on soit pas trop exigeant quant à la qualité d'un divertissement. L'ambiance lancinante du film et le jeu de Zoe Saldana y sont forcément pour beaucoup. Explications.


Quand on lit le synopsis de Colombiana, on se dit que Luc Besson n'est pas allé chercher bien loin (encore une fois). Sauf qu'ici, on peut néanmoins admettre que l'intention de donner une fausse suite à Léon mixée avec Nikita est louable. Mais malheureusement et malgré pas mal de bonnes idées (oui oui vous avez bien lu), Colombiana ne prend jamais de risques et se limite à ré-appliquer une recette qui marche. Ou plutôt une recette qui pourrait fonctionner si la réalisation venait sauver un scénario plutôt mou. Ce qui n'est pas le cas.

En effet, le film démarre plutôt mal, avec une énième introduction présentant l'assassinat des parents de l''héroïne. La fillette en question, de même pas 10 ans, s'échappe en plantant un couteau dans la main du méchant et devient une Jason Bourne en culottes courtes, et dont aucun toit ou ruelles ne résiste. A partir de là, on se demande légèrement si on ne nous prend pas pour des demeurés. La suite ne relève même pas le niveau et accumule bon nombre d'incohérences dont il est impossible de faire fi. Le scénario n'étant déjà pas très recherché, on pourrait espérer sur le rythme et la narration pour faire passer la pilule. Malheureusement, les différents évènements et rebondissements peinent à pointer le bout de leur nez. Cataleya, notre héroïne, enchaîne les contrats d’exécution avec un rapport assez éloigné de l'intrigue de base, à savoir la vengeance. C'est bien simple, tout ce qui se passe avant le final n'est que prétexte à combler le vide du scénario.


Mais alors qu'est-ce qui sauve Colombiana de ce désastre scénaristique ? Et bien, je pense que vous n'aurez pas de mal à me croire si je vous dis que Zoe Saldana est bel et bien le principal et unique atout de ce film. Elle apporte tout son talent (et ses formes) à cette héroïne typiquement "bessonienne". C'est-à-dire (au même titre que "Nikita" et "Le Cinquième Élément" pour ne citer qu'eux) qu'on a affaire à une femme physiquement très forte mais profondément blessée à l'intérieur. Ayant toujours été fan des films de Luc Besson (réalisateur, je précise), l'idée de re-développer ce même type de personnage n'est absolument pas gênante. Par conséquent, le personnage de Zoe Saldana est à le seul à bénéficier d'un traitement correct et d'une véritable évolution au sein de l'histoire, les seconds rôles étant vraiment plus que seconds.

En ce qui concerne la mise en scène d'Olivier Megaton, si l'on compare à celle du Transporteur 3, on peut noter un réel progrès. Mais si l'on compare aux autres films du même genre alors c'est vraiment pas fameux. Le problème ne vient pas tant du réalisateur, puisque même s'il semble capable de capter de jolis plans, il est alors impossible d'apporter un jugement concret tant le monteur a fait un travail abominable en sur-découpant outrageusement la moitié des plans du film. Une erreur qui prendra tout son sens lors du combat final dans une salle de bains, certes intense, mais pratiquement illisible. Pour comparer, la même scène a déjà été faite et en vraiment beaucoup mieux dans Largo Winch 2. Néanmoins, on peut concéder à Olivier Megaton d'avoir (partiellement) réussi à instaurer une atmosphère assez pesante tout au long du film et surtout sur les épaules de l'héroïne. Pas un énorme atout mais suffisant pour se laisser embarquer jusqu'au bout de l'aventure.

Au final, Colombiana ressemble pile à ce que l'on attendait de lui. A savoir une production-type EuropaCorp, ni foncièrement mauvaise, ni radicalement bonne. Bref, on est face à un divertissement lambda qui mise toutes ses cartes sur le talent et le charme de Zoe Saldana. Au moins la campagne marketing n'est pas mensongère, on est bien d'accord : "Vengeance is Beautiful".


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