Green Lantern




Alors que Marvel sort l'artillerie lourde en proposant chaque année de nouveaux super-héros sur grand écran, son principal concurrent, DC Comics, peine à imposer les siens (exception faite de The Dark Knight bien entendu). Superman, Wonder Woman, Flash et autres, ce ne sont pourtant pas les héros qui manquent. C'est alors que déboule Green Lantern, moins connu que Batman ou Superman mais toute aussi grande figure de DC Comics.
Avec son univers très space-opera et son anneau de pouvoir, Green Lantern avait toutes les chances de réussir son passage sur grand écran. Du moins, les possibilités d'adaptation et de mise en scène laissaient penser que l'on pouvait obtenir une alternative au film de super-héros, à mi-chemin entre Superman et Star-Wars.

Hélas, à l'arrivée, même si l'on souhaite défendre le film, il est indéniable que Green Lantern souffre de pas mal de défauts. Des défauts qui l'empêchent d'atteindre le même niveau que d'autres productions du même genre. En effet, dans son récit et dans son développement des personnages, le film apparaît comme bien dépassé aujourd'hui. S'il était sorti dans les années 90, tout cela serait (presque) passé inaperçu, mais malheureusement nous sommes en 2011 et après avoir vu des films comme The Dark Knight ou Iron Man, il est normal que l'on soit plus exigeant quant à la qualité des films de super-héros. Alors en soi, Green Lantern n'est pas la sombre daube tant annoncée, non, il souffre juste d'un scénario décevant et indigne du personnage et de son univers.


Pourtant, la présentation de l'univers des Green Lantern en guise d'introduction laissait entrevoir le potentiel du film. Tout comme les séquences de combat aériennes lors de l'introduction du personnage de Hal Jordan.
Seulement, les problèmes arrivent ensuite. Le scénario patauge et à partir du moment où Hal Jordan devient un Green Lantern, les scènes alternant la planète Oa et la Terre deviennent disproportionnées. Alors que Oa offre une multitude d'effets visuels des plus réussis ainsi que des scènes d'exposition/entraînement plutôt drôles et bien amenées, le film préfère se concentrer sur ses scènes les plus faibles, à savoir celles se déroulant sur Terre.
En effet, tandis que l'univers des Green Lantern commence à prendre place, le réalisateur Martin Campbell coupe tout espoir de développer un film d'aventure spatial en consacrant la plupart de son temps à développer (même si c'est un bien grand mot) la psychologie de son héros sur Terre. Pas que cela soit inintéressant, au contraire, seulement ces scènes pâtissent d'un manque extrême de profondeur ainsi que d'une facilité aberrante dans l'évolution des personnages.

Les personnages/acteurs, parlons-en justement. Les seconds rôles n'ont jamais aussi bien porté leur nom. Mark Strong alias Sinestro, figure importante du corps des Green Lantern, en impose mais son personnage souffre indéniablement d'un très faible approfondissement. Quant à Blake Lively, elle est étrangement la seule à bénéficier d'un traitement correct et se révèle plutôt juste dans le rôle de la potiche de luxe. Reste deux acteurs sur lesquels il est important de s'attarder : Ryan Reynolds et Peter Sarsgaard, respectivement Hal Jordan/Green Lantern et Hector Hammond.
Le premier porte donc le costume du super-héros, tandis que le deuxième est le (grand) méchant de l'histoire. Ryan Reynolds s'impose naturellement en Green Lantern, son esprit très second degré apporte beaucoup au personnage mais il fait aussi avec ce qu'on lui donne, c'est-à-dire pas beaucoup. Tous les personnages sont peu ou presque pas développés et Hal Jordan n'échappe pas à la règle. On comprend le personnage, on comprend sa peur qu'il essaye de cacher, on aimerait en voir plus mais le développement s'arrête là et c'est vraiment dommage.
Le personnage d'Hector Hammond n'est pas mieux servi non plus. On n'a rarement vu un méchant aussi pitoyable, la faute à un portrait caricatural au possible et un Peter Sarsgaard complétement en roue libre et abusant d'un rire démoniaque toutes les 5 minutes. Affligeant...


Y aurait-il au moins quelque chose à sauver dans Green Lantern ?
Et bien, comme expliqué un peu plus haut, les scènes se déroulant sur Oa comptent parmi les meilleures du film mais sont malheureusement les plus courtes et les moins nombreuses. Pour ce qui est donc d'une nouvelle aventure spatiale, on repassera. Impossible aussi de se consoler avec les scènes d'action, non dénuées d'une bonne dose d'héroïsme, mais honteusement peu nombreuses et courtes.

Si vous avez bien tout lu jusque là, vous avez donc compris que Green Lantern est une terrible et triste déception. Si j'attache autant d'importance à cette désillusion, c'est bien parce qu'il y avait matière à réaliser quelque chose de spectaculaire et du même niveau que Thor voire plus (dans le genre mélange de deux univers). C'est aussi pour cette raison que je ne peux détester le film. L'univers était là, les personnages aussi, il manquait seulement un scénario et une mise en scène digne de ce nom.


En plein jour
Ou dans la nuit noire
Nul mal n'échappe à mon regard
Que ceux qui devant le mal se prosternent
Craignent la lumière... des Green Lantern

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