La Planète des Singes Les Origines




Un nouveau film sur "La Planète des Singes" suscitait autant d'attente que d’inquiétude. De l'inquiétude au vu du dernier épisode en date réalisé par Tim Burton, qui est, n'ayons pas peur de le dire, une catastrophe. Mais de cette inquiétude naît une attente plutôt considérable quand on connaît le fort potentiel de cette saga. Et puisque la mode est aux prequels et autres reboots, quoi de mieux qu' un nouveau départ racontant les possibles origines d'un soulèvement que l'on a toujours deviné mais jamais vu, pour attirer à la fois le fan curieux et un nouveau public, plus jeune.

Ne tournons pas autour du pot, La Planète des Singes Les Origines réussit le pari osé (au même titre que X-Men Le Commencement) de proposer simultanément une relecture plus qu'intéressante d'un mythe longuement usé et un blockbuster, certes, calibré mais diablement efficace dans son développement narratif. Émouvant, prenant, fascinant, chargé en scènes d'action, La Planète des Singes Les Origines est tout ça à la fois. Et c'est suffisamment rare pour un blockbuster en ces temps-ci que la surprise ne peut en être que plus savoureuse.


Commençons par le gros point du fort du film, à savoir ses effets spéciaux. Si l'on m'avait dit avant de voir le film que je serais ému par des singes en images de synthèse, je pense que je n'y aurais pas cru. Mais le résultat est là et force est d'admettre que les techniciens de WETA Digital (les créateurs des effets spéciaux d'Avatar) se sont littéralement surpassés. Porté par la performance capture d'Andy Serkis, le singe César constitue à lui seul toute la charge émotionnelle et toute la prouesse technique du film.
Autant de réalisme et d'émotion dans un personnage qui n'est (pratiquement) pas réel, cela en deviendrait presque dérangeant. Heureusement, le film évite le piège à effets spéciaux gratuits et César se trouve être le personnage principal du film, un personnage atypique puisqu'il s'agit d'un singe et que donc tout doit passer à travers ses expressions faciales. Autrement dit, nous sommes face à un véritable tour de force technique qui se transforme alors en un tour de force affectif grâce à la forte empathie que l'on ressent envers César, un être parmi tant d'autres qui ne cherche qu'à trouver sa place en société.


Vient alors la deuxième prouesse du film : son scénario.
Commun dans son déroulement et dans la succession des évènements mais loin des clichés habituels, le film ne prend jamais les spectateurs pour des idiots et leur offre une réflexion (certes pas nouvelle) sur les dérives de la science mais aussi sur les conséquences qu'amènent l'oppression d'un peuple.
Muni d'une tension qui va crescendo, le film abat ses cartes petit à petit, chaque séquence surpassant la précédente et retient constamment notre attention. On peut être au début attendri par la relation père-fils unissant le personnage de James Franco et son singe César, et à la fin être époustouflé par le caractère épique de cette révolution. Le film mélange alors plusieurs genres, passant aisément de l'émotion à l'action, et ne s'enferme jamais dans un style bien défini, préférant avant tout développer une histoire et l'évolution d'un personnage à forte empathie.

La Planète des Singes Les Origines constitue donc une belle alternative au blockbuster estival en proposant un incroyable soulèvement simiesque, mêlant habilement rythme, fluidité de narration et climax final complétement renversant. La structure du film est tout ce qu'il y a de plus classique mais elle se montre ici redoutablement efficace, surtout lorsqu'elle entend développer une histoire avec une réelle évolution entre le début et la fin.
Ne cherchez plus, César est probablement l'un des personnages les plus incroyables et les plus intéressants de ces dernières années. Ou quand la technique se mêle à l'émotion pour donner naissance à un film à la fois respectueux de la saga d'origine et à la fois assez éloigné pour relancer de la plus belle manière qui soit une histoire intemporelle et culte.


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