Les meilleurs films de 2019


Quelle belle année cinématographique en 2019, entre les retours attendus et réussis de grands auteurs, les confirmations de nouveaux talents, les surprises, et surtout un excellent cru de cinéma français.

Dans cette sélection hautement subjective, vous trouverez les films qui m'ont transporté, bouleversé et surtout ému ! Pas de classement, pas de compétition, juste une liste (par ordre de sortie).


Si Beale street pouvait parler
Barry Jenkins

Le nouveau film de Barry Jenkins confirme tout son talent de cinéaste visuel. Si l'histoire paraît simple, elle n'en est pas moins belle, déchirante et pertinente. Si Beale pouvait parler est un film qui respire l'amour et la chaleur humaine. Entre les couleurs chaudes, les cadrages précis, la douce lenteur des dialogues et la sublime musique de Nicholas Britell, il est bon de se plonger dans l'univers de ce film. Une merveille de cinéma !


Vice
Adam McKay

Dans la continuité de The Big Short, Adam McKay passe au vitriol plusieurs décennies de politique américaine. Vice est d'une terrifiante drôlerie, grâce à sa galerie de personnages tous aussi fous les uns que les autres qu'on les prendrait pour des caricatures. Le réalisateur joue sur les codes de la narration et du montage pour accoucher d'une oeuvre moderne, caustique qui n'épargne personne, pas même le peuple américain. Sans surprise, Christian Bale y est immense.


Le Chant du Loup
Antonin Baudry

La très belle surprise de cette année 2019. Le premier film d'Antonin Baudry amène de la fraîcheur dans le cinéma de divertissement français. Blockbuster et thriller comme on en voit peu chez nous, Le Chant du Loup délivre une tension et spectacle d'une redoutable efficacité (on retiendra notamment cette ouverture spectaculaire digne d'un prologue de James Bond). Sans oublier un casting soigneusement choisi dont Reda Kated, impérial. L'existence de ce film en France est un miracle. On espère que d'autres suivront le pas.


Grâce à Dieu
François Ozon

Jamais là où l'on attend, François Ozon reste l'un des auteurs les plus fascinants en France.
Avec ses 3 personnages principaux, le film prend le pari d'aborder le même sujet sous 3 genres différents : le film épistolaire, le film d'investigation et le film social. Un pari risqué mais réussi puisqu'il renouvelle constamment l'intérêt pour le film. Un sujet difficile que le réalisateur traite d'une rare justesse dans un film qui appelle à la réconciliation. Un grand film, ni plus, ni moins.


Rebelles
Allan Mauduit

Rebelles est un film qui lorgne sur les terres des frères Coen avec réussite. Avec une histoire surréaliste dans un contexte réaliste, le réalisateur livre une comédie d'action sans commune mesure. Loin d'un cinéma propret, le film s'autorise tous les plaisirs d'une série B régressive, bastons incluses. Un cinéma rare en France qui assume ses références pour le plus grand bonheur du spectateur.


El Reino
Rodrigo Sorogoyen

El Reino est un thriller qui traite de la corruption politique en Espagne. Là où n'importe quel autre film aurait abordé le sujet sous l'angle des investigateurs, le réalisateur choisit de le traiter du point du vue du politique corrompu qui va tout tenter pour ne pas se faire prendre. On ne comprend pas tous les tenants et aboutissants de cette affaire, mais qu'importe, ce n'est pas ce qui intéresse Rodrigo Sorogoyen, qui préfère se concentrer sur une mise en scène urgente et anxiogène. En résulte un film haletant ponctué de moments saisissants et porté un Antonio de la Torre magnétique.


John Wick : Parabellum
Chad Stahelski

Troisième volet d'une saga qui ne cesse de se renouveler, John Wick : Parabellum en est probablement le meilleur épisode. A la manière d'un Tom Cruise sur Mission Impossible, Keanu Reeves et l'équipe derrière continuent de réfléchir à de nouvelles cascades, chorégraphies et bastons film après film. Comme le précédent, le scénario n'est ici qu'un prétexte, tiré par les cheveux, pour enchaîner les morceaux de bravoure, dont une jouissive poursuite inaugurale d'une demi-heure.
Le film n'oublie pas non plus d'affiner sa mise en scène, en témoigne le travail effectué sur les décors et les lumières lors des combats.
John Wick : Parabellum est un film d'action fait par des orfèvres, tout simplement.


Parasite
Bong Joon-Ho

Parasite est l'un de ces rares films qui mêle avec brio cinéma d'auteur et cinéma de divertissement. Un film quasiment parfait qui procure un plaisir immédiat, qui se renouvelle et qui n'oublie pas de questionner nos convictions. Peu de choses à rajouter sur ce film qui a mis tout le monde d'accord, même sur l'attribution de sa Palme d'or. C'est le film d'un auteur en pleine possession de ses moyens, au sommet de son art enfin reconnu.
De Bong Joon-Ho, je n'avais vu que Snowpiercer (aussi une réussite). Parasite m'a ouvert à l'ensemble de sa filmographie, toute aussi fascinante et surprenante. Merci Bong !


L'oeuvre sans auteur
Florian Henckel von Donnersmarck

Un film inattendu, une fresque de 3h sur un artiste en devenir dans l'Allemagne divisée d'après-guerre. L'oeuvre sans auteur parle d'amour, de passion et d'art avec une justesse et une retenue comme on en voit peu. C'est un film qui prend son temps pour raconter le parcours compliqué d'un homme qui se cherche en le mêlant à une grande histoire qui le dépasse. Ou comment l'art devient la thérapie d'un traumatisme enfoui. Du grand cinéma romanesque !


Midsommar
Ari Aster

2ème film d'Ari Aster après le choc Hérédité en 2018, Midsommar prend le pari d'effrayer avec un film se déroulant majoritairement en plein jour. Partant de ce postulat, le film joue avec les attentes et les nerfs du spectateur. Peu de scènes d'effroi comme on en voit dans la production horrifique hollywoodienne et surtout une durée de 2h30 qui étire volontairement la temporalité du film. Le réalisateur teste nos limites et nous impose une expérience viscérale qui va crescendo dans la bizarrerie la plus totale (pour ne pas dire WTF). La mise en scène nous empêche de détourner le regard et nous plonge dans une spirale de folie. Midsommar est un film sensoriel et expérimental, une proposition de cinéma radicale dont la simple existence est déjà un exploit.


Traîné sur le bitume
S. Craig Zahler

3ème film de S. Craig Zahler et le 3ème à ne pas sortir en salle en France après les incroyables Bone Tomahawk et Section 99, des merveilles de série B. Avec Traîné sur le bitume (un titre qui sent bon la subtilité), le réalisateur transcende un polar a priori sans surprise avec une approche réaliste qui étire le temps comme peu de films. Avec ses 2h40 au compteur, le film adopte une lenteur salvatrice qui pousse les codes du film de planque à son paroxysme. On sent que la violence va arriver et exploser mais le réalisateur préfère s'amuser sur toute l'attente et la frustration qui en découle. Un nouvel exemple de film qui prend son temps et qui le fait bien. Dans des rôles de flics usés et symptomatiques d'une autre époque, Mel Gibson et Vince Vaughn n'ont jamais été aussi justes et impliqués. Le film offre d'ailleurs à Mel Gibson un baroud d'honneur que l'on croirait presque réel.
Rattrapez Traîné sur le bitume de toute urgence !


Once upon a time in... Hollywood
Quentin Tarantino

Quentin Tarantino revient avec un film surprenant à bien des égards. Le réalisateur semble apaisé (j'ai bien dit "semble") et, loin de ses délires habituels, propose une chronique hors du temps sur une industrie Hollywoodienne passée et fantasmée. Tarantino se fait plaisir, quitte à s'aliéner une partie de son public. Plus qu'à l'accoutumé, Once upon a time in... Hollywod transpire la passion du cinéma, ne serait-ce que pour sa phénoménale reconstitution. C'est peut-être un film sans réels enjeux mais c'est un pur film de Tarantino qui prouve encore une fois toute la force de la fiction sur la réalité.
Une oeuvre définitivement à part qui mérite qu'on s'y attarde.


La Vie Scolaire
 Grand Corps Malade et Mehdi Idir

Patients abordait le handicap avec beaucoup d'humour et de tendresse. Dans La Vie Scolaire, Grand Corps Malade et Mehdi Idir reprennent la même formule en milieu scolaire (plus particulièrement en ZEP). Alternant le point de vue entre profs et élèves, les réalisateurs font preuve d'un humour dévastateur, plus que dans Patients, mais n'oublient pas de poser leur regard sur l'éducation et les capacités propres à chaque élève. Une réflexion drôle et juste sur l'enseignement.


Deux Moi
 Cédric Klapisch

Le nouveau film de Cédric Klapisch est une jolie réflexion sur le mal-être des jeunes dans notre société. Presque 20 ans après L'auberge espagnole, le réalisateur frappe de nouveau juste sur la jeunesse et s'intéresse à la solitude éprouvée à l'ère des réseaux sociaux. François Civil et Ana Girardot incarnent à merveille ces jeunes paumés empreints d'un mal-être qu'ils ont du mal à expliquer et rationaliser. Deux Moi est un film doux-amer d'une rare modernité.


Trois jours et une vie
 Nicolas Boukhrief

Une très belle surprise que je n'avais pas vu venir. Trois jours et une vie dépeint avec tristesse les conséquences d'une vie brisée. Entre thriller et drame social, les rebondissements sont nombreux et le contexte de village de campagne est utilisé à bon escient. Difficile d'en dire plus sans gâcher l'histoire alors je ne saurais que vous conseiller de rattraper cet excellent film passé inaperçu.


Ad Astra
 James Gray

Après The Lost City of Z, James Gray livre un nouveau film introspectif sur la solitude des hommes. Le résultat est d'une profonde beauté et tristesse. Adoptant la structure d'une épopée telle qu'Apocalypse Now, le film se démarque par son approche réaliste de la conquête spatiale et par son personnage principal incarné avec grande justesse par Brad Pitt. En mêlant la quête intime d'une relation père-fils à la grande aventure, James Gray ouvre son cinéma au grand public pour le meilleur. 

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